mercredi 24 juin 2015



Raiatea, 4 juin.


Raiatea et sa soeur Tahaa, font partie du même lagon. Elles sont les deux seules îles que je ne connaissais pas par rapport à mon voyage de 1982. Et bien cette découverte fut une des plus belles surprises de ce périple. Raiatea est la plus grande des deux (pourtour : 100 km) et la plus habitée. Elle possède les mêmes caractéristiques que les autres îles de l'archipel, à savoir un relief tourmenté, sauvage, à la végétation luxuriante, ainsi qu'un lagon diapré du plus bel effet.


Mais elle a un avantage par rapport aux "vedettes que sont Moorea et Bora Bora" : les hôtels de luxe y sont rares et, par conséquent, les touristes bien moins nombreux... Inconvénient, par contre, tout est concentré dans sa "capitale" Uturoa (banques, boutiques, restaurants, agences de location de voitures, etc...). Alors que ce gros village se situe au nord de l'île, mon hôtel se trouve à Opoa, sur la côte sud-est, à plus de trente kilomètres. Sans voiture, impossible de bouger car les transports publics ne sont pas encore entrés dans les moeurs de la population locale. 



Je le dis d'emblée, ce que je garderai avant tout de Raiatea, c'est le coucher de soleil phénoménal du 1er juin. Comme l'hôtel Atiapiti (très bon, fare en bord de plage) se trouve dans le sud-est de l'île, je dois parcourir 50 kilomètres afin de, plus à l'ouest, trouver l'endroit idéal pour assister au coucher de Râ. Y parvenant dans les temps, je suis surpris par une violente averse. 




Flûte, me dis-je tout haut! Si les nuages ne passent pas très vite, le spectacle risque d'être complètement raté. Conscient du problème, le Grand Souffleur (planqué au firmament) balance alors une bourrasque qui, si elle ne me décoiffe pas vraiment, creuse quelques pans d'un ciel bleu-ocre-rose dans la nue qui s'évapore avec lenteur.



La lumière est sublime, dantesque, et la pluie qui s'éloigne tend l'arc-en-ciel de tous les superlatifs. Il est 17 heures 25. Dans 10 minutes tout sera éteint. Appareil photo dans une main qui ne tremble pas (l'expérience, mesdames, l'expérience), je mitraille comme un djihadiste fou (pléonasme), bouche bée, et oeil ahuri devant l'époustouflant spectacle. Jamais je n'ai assisté à cela en 33 ans de photographie (eh oui, j'ai sérieusement commencé à pratiquer en Polynésie française, au printemps 1982.) A 17 heures 40, encore tout ému, je suis sur le chemin du retour, images en boîte, impatient de vivre ce moment précis, ici, maintenant, alors que je mets les photographies en ligne...


Le lendemain, sur le port d'Uturoa, je découvre un groupe d'oiseaux magnifiques. Ils sont une dizaine, debout sur un petit ponton de bois. Avec précaution, je m'approche; ils sont peu farouches et je parviens à demeurer à moins de cinq mètres d'eux.

D'un brun très foncé, leur tête est plus claire, avec une calotte d'un dégradé gris-blanc du plus bel effet; la parti inférieure de l'oeil est cerclée de blanc. Courts sur pattes, ils me font immédiatement penser à des Sternes. Internet me donnera l'information : ce sont des Noddis bruns et ils appartiennent effectivement à la même famille que les Sternes que l'on trouve un peu partout dans le monde. Photographiquement, j'en saisis quelques-uns en vol et remarque que, en chasse, ils pratiquent comme les Sternes, saisissant en vol le petit poisson proche de la surface de l'eau. Je reste là, au soleil pendant plus d'une heure, complètement sous le charme de ces superbes volatiles...















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