Atuona, jeudi 21 mai.
Mon arrivée à Hva Oa, le 20 mai à 12 heures locales. J'ai droit au magnifique et très parfumé collier de fleurs... |
A six heures du matin, bien reposé,
je suis debout. Il faut beau et déjà bon (ici les nuits affichent en moyenne 23
degrés). Je m’installe sur la terrasse de mon faré et rédige le billet consacré
à la journée d’hier. Le Wifi n’est disponible que dans et autour de la
réception de la pension et je ne le posterai qu’en soirée. Après le
petit-déjeuner, Florence arrive pour me remettre les clefs de la voiture de
location commandée la veille. Ainsi je serai plus mobile et moins dépendant de
mon hôte pour ce qui est de me rendre, par exemple, au village (80 mn de marche
aller retour). A son volant, je pars à la découverte de l’île. Découverte et
non pas redécouverte car, en 82, rien n’existait vraiment pour ça : pas de
voiture de location, très peu de routes goudronnées, j’étais demeuré piéton
pendant sept jours. Aujourd’hui, ça a beaucoup changé, la principale innovation
pour moi étant la très belle route qui, sur 13 km, relie Atuona (niveau de la
mer) à son aéroport (440 mètres d’altitude). Jadis c’était une simple piste de
terre battue, quasiment impraticable par forte pluie…
La Frégate du Pacifique est un oiseau pouvant atteindre 2 m 30 d'envergure |
En 1982, les oiseaux ne
m’intéressaient pas vraiment. Aujourd’hui, impossible de partir où que ce soit
sans emporter mon matériel photo, au complet, afin de les "mitrailler"
en conséquence. De l’autre côté de la baie que surplombe mon faré, j’ai
remarqué que de gros oiseaux évoluent presque en permanence. Sur place, j’ai la
confirmation que se sont bien des Frégates. Une grosse vingtaine de ces
magnifiques volatiles passent et repassent sans cesse, souvent au ras des
vagues afin de saisir, en vol, une hypothétique et minuscule proie qu’il m’est
impossible d’identifier.
Dans cet exercice, certains oiseaux me frôlent,
passant à moins de cinq mètres au-dessus de ma tête. Je suis aux anges et les mitraille
comme un forcené. Après être retourné à l’aéroport, afin de prendre, tout au
long du parcours, quelques clichés aux points de vue repérés hier lors de mon
arrivée, je m’apprête à redescendre à Atuona. A la voiture, je passe moins de
trente secondes, penché en avant, à ranger mon matériel photo dans son sac de
transport. En me relevant, c’est le choc ! Une douleur intense me
transperce le bas du dos. Non, c’est pas vrai, pas ici, pas maintenant !
Eh ben oui, me revoilà crucifié une fois encore (la troisième en moins d’un
an)… Retour à la pension, prise d’anti-inflammatoire, antidouleur, puis repos
forcé et couché pendant plusieurs heures. Au niveau moral autant que physique, je suis complètement anéanti…
Laina et son mari Paul. Si elle travaille avec Tania, tous deux sont avant tout sculpteurs sur bois et perpétuent cette tradition marquisienne très réputée... |