jeudi 9 juillet 2015

Tahiti, simple port d'entrée et de sortie...

L'arrivée, mémorable après
tant d'heures de voyage...
Mais, sitôt arrivé, il faut
continuer en direction
des Marquises. Il est 6 

heures 30, le soleil se lève
et éclaire Moorea de ses 
premières lueurs...
Après 20 jours passés entre les Marquises et les îles de l'archipel de la Société, je termine ce séjour à Tahiti. Autant le dire franchement, pour moi l'enchantement s'est achevé en quittant l'envoûtante "perle du Pacifique" Bora Bora... 


Le tarmac de Tahiti Faa, au
retour d'Hiva Oa. Les vols
inter-îles sont effectués par
Air Tahiti. Au fond, l'A340 d'
Air Tahiti Nui, la compagnie
transcontinentale locale.
Transfert sur l'île de Moorea,
en ferry, au coucher du soleil.
La plus grande île de ce périple ne possède hélas pas le charme des autres. Car si les montagnes de l'intérieur du pays sont très belles, elles sont inaccessibles sans guide ou solide préparation. Quant au lagon de Tahiti, il est ma foi insignifiant par rapport à ceux des îles voisines. Ici, le sable noir est trop présent et rappelle à outrance l'origine volcanique de l'île. 


L'intérieur du pays.
Plage typique de sable noir de
 Tahiti. Celle-ci se trouve non
loin du "Trou du souffleur".
Bref, dans cet endroit pourtant incontournable (arrivée et départ), j'ai passé les trois derniers jours de mon voyage. Si Papeete, la capitale, n'est pas la ville la peuplée (Faa l'est plus qu'elle), sa banlieue s'étend du nord à l'ouest d'une île relativement petite (le pourtour de Tahiti Nui, la plus grande des deux terres, fait à peine 120 km) et comprend plus de 120'000 habitants, soit presque la moitié de toute la Polynésie française (275'000). La circulation dans ce quart d'île est donc infernale, surtout aux heures de pointe. 

 Je suppose que celle-ci est la 
plus jeune, car elle semble
plus en forme que l'inerte
première...
Les deux stars du Jardin
botanique de Papeari: "Te ara
tau" (mâle 
de 180 ans) et
"Te ara ui" 
(femelle, 150).
De mon trip de 82, je me souvenais de trois choses qui m'avaient beaucoup plu: le "Jardin botanique", les "Trois cascades" et le "Trou du souffleur". Le premier est demeuré similaire au souvenir que j'en avais gardé. La présence de deux tortues géantes des Galapagos m'avait fortement intrigué par leur âge : 150 et 120 ans à l'époque. Aujourd'hui, elles sont toujours là et, comme moi ont pris trente ans dans les gencives! Mais ça se voit moins sur elles que sur moi... Affirmer que l'aînée des deux a vu le jour dans les années 1830 (soit une dizaine d'années après la mort de Napoléon Ier) est quelque-chose que j'ai beaucoup de peine à imaginer. Mais c'est paraît-il courant, puisque certaines d'entre elles dépassent les deux siècles d'existence...

Fleurs du Jardin
botanique.
La première des 3
cascades est aussi
la plus haute (80m)
Les "3 cascades" sont une attraction majeure de Tahiti. Située sur la côte est de la grande île, l'attrait qu'elles opéraient sur le touriste a fondu comme neige au soleil. En effet, seule la première est encore facilement accessible. Les deux autres le sont aussi mais aux risques et périls de ceux qui ne craignent pas les fréquentes chutes de (grosses) pierres. Quant au "Trou du souffleur" (grosse anfractuosité dans un rocher du bord de mer, dans laquelle, par gros temps, les vagues s'engouffrent avec violence en provoquant une sorte de souffle d'extraction d'air très bruyant et spectaculaire) une curiosité très proche des cascades, il était, le jour de mon passage, inaccessible en raison des travaux de construction d'un tunnel routier à proximité immédiate...

Banlieue nord-est de Papeete,
au retour de Bora Bora.
Papeete et son port autonome.
Restait donc Papeete et son port, que j'avais bien aimés il y a 33 ans. Mais là aussi, ce fut une déception. Circulation et rues encombrées ont balayé le calme de 1982. Sur le port, jadis, je venais le soir, afin de me remplir des fragrances flottant dans l'atmosphère : une huilerie distillait en effet des parfums de monoi (huile de coco), rehaussés par les propres saveurs du tiare Tahiti et de la fleur de frangipanier, destinés à parfaire un monoi authentique et n'ayant, sur son lieu de production artisanale, aucun point commun avec ce qu'on trouve (Ushuaia douche, par exemple) dans le commerce de métropole. Mais hélas, de ces parfums crépusculaires flottant dans l'air, plus la moindre trace olfactive. La pollution a tout viré, tout recouvert, tout absorbé. Terrible déception, donc...

Le "Paul Gauguin" sillonne
l'océan d'île en île. Je l'ai vu
à Moorea, Raiatea, Bora Bora
et Tahiti.
La navette "Moorea express"
entre dans le port de Papeete.
Ferry rapide, elle met 30
minutes pour parcourir les
17 km séparant les deux
îles. D'autres ferrys, plus gros,
mettent le double de temps..
Je me suis consolé avec l'immense marché couvert et ses produits locaux, notamment les fruits et, surtout, les fleurs dont celles mentionnées ci-dessus, dont je ne me lasserai jamais de me souvenir de leur parfum, lequel ne m'a jamais quitté depuis 1982... 


Au Jardin botanique de
Papeari...
Et puis, en bord de mer, sur le port autonome, j'ai découvert un petit restaurant servant ce mets exceptionnel, consommé à profusion sur les autres îles, qui s'appelle le "mahi mahi sauce vanille". Divin et parfaitement adapté au thon rouge également. D'ailleurs, dès mon retour en Suisse, c'est la première chose que je me suis cuisiné. J'ai trouvé du thon (le mahi mahi est inconnu ici) et me suis amusé à tenter de reconstituer cette sauce exceptionnelle. Eh bien, figurez-vous que, après quelques tâtonnements, je suis parvenu à fabriquer quelque chose de tout à fait correct. 

En voici ma recette:

Préalablement, ouvrez et raclez l'intérieur d'une gousse de vanille et jetez le tout dans du lait de coco que vous faites chauffer doucement dans une casserole. Plus le trempage est long et plus la saveur sera intense.

Au beurre ou à l'huile d'olive, faites cuire à feu très vif (afin de générer un maximum de sucs) votre filet de thon (2 cm d'épaisseur), ceci durant 90 secondes de chaque côté (+ ou - selon vos préférences de cuisson). Retirez et réservez.

Déglacer les sucs de cuisson au rhum (ou au cognac). Attention, l'excès risque de dénaturer le goût de la vanille. Saupoudrer ce fond de sauce de paprika et de coriandre (là aussi, éviter les excès). Salez, poivrez. Un tout petit peu d'ail est un plus à mon goût, même si la sauce originale ne me semble pas en contenir.

Reprenez votre lait de coco, retirez-en la gousse et mélangez bien les grains de vanille au lait. Incorporez cette mixture au fond de sauce dans la poêle et laissez mijoter à feu doux quelques instants, le temps que la sauce réduise un peu. Vérifiez et rectifiez l'assaisonnement. Plongez-y votre filet de thon 30 secondes de chaque côté, ceci afin d'imprégner déjà le poisson de la vanille.

Servez avec du riz de préférence, sauce à part. Et ne vous gênez pas d'arroser poisson et accompagnement avec cette préparation. Le lait de coco étant naturellement peu sucré, cette sauce passe très bien auprès de ceux qui (comme moi) n'apprécient pas trop les mets salés/sucrés... 

Vous pouvez remplacer le thon par n'importe quel poisson à chair relativement ferme. L'espadon, par exemple, convient à merveille... Et puis, naturellement, la vanille qui conviendrait le mieux à ce plat est celle de Tahaa. Le tout, c'est de la trouver dans nos contrées (j'ai du me contenter de vanille Bourbon). Si jamais, on en trouve sur ce site : 
http://www.tahiti-vanille.com


Le temple protestant de Papara, sur la côte
ouest de Tahiti Nui.


Moorea, vue des collines dominant Faa, jeudi
11 juin, 23ème et dernier jour complet passé
en Polynésie... 


Sur l'une des petites routes secondaires de
l'île: cinq chiots affamés et une maman qui
me dévisageait avec insistance de son regard
triste. Je n'ai bousculé personne et ai
patiemment attendu (3-4 minutes) que les
petiots soient rassasiés et que la famille
laisse passer ma voiture. Trop joli...


Dans l'un des étangs du Jardin botanique, une
fleur de nénuphar gigantesque (au moins
40 cm de diamètre)...


Dernière photo du voyage, l'emblème même de
Tahiti et de la Polynésie : le "tiare Tahiti".
En tahitien, tiare (prononcer tiaré) signifie fleur.
Il est donc faux de parler d'elle en utilisant
 le terme de fleur de tiare. Cette petite merveille
au parfum unique possède en général 6 ou 7
pétales (9 maximum). Mais en trouver et cueillir
une qui n'en possède que 5 apporte, dit-on,
chance et bonheur. Je n'en ai trouvé aucune...